Beethoven, L. - Sonate pour piano en si bémol, op. 106 « Klavier à marteaux »

« Voilà une sonate qui va mettre au défi les pianistes et que l’on pourra jouer dans 50 ans » : c’est ainsi que Beethoven aurait écrit à son éditeur Artaria à propos de sa puissante sonate « Hammerklavier » op. 106. Compte tenu de son ampleur monumentale et de ses exigences musicales et pianistiques extrêmes, le terme de « Grande Sonate » semble presque un euphémisme. Dédiée à l’archiduc Rodolphe d’Autriche, cette sonate est célèbre notamment pour les indications de métronome autographes apparemment injouables dans le mouvement d’ouverture et la fugue finale. L’éditeur répond non seulement de manière convaincante à cette question difficile, mais trouve également des solutions à d’autres problèmes très discutés, comme les questions concernant le « la » ou le « la dièse » dans le premier mouvement (mm. 224-226) et l’articulation des doubles croches dans l’Adagio (m. 165). Rien n’est simple dans ce sommet de la sonate pour piano classico-romantique, composée dans des « circonstances défavorables » de 1817 à 1819. Même les sources posent de graves défis éditoriaux.