Concierto en Tango pour alto et piano

Série : Peermusic Classique
Éditeur : Peermusic Classical
Format : Broché
Compositeurs: Miguel Del Aguila

Première : 10 et 11 mai 2014 ; Roman Mekinulov avec le Buffalo Philharmonic, sous la direction de JoAnn Falletta.

Notes de programme : Si la plupart des gens associent le tango aux films de Valentino des années 1920 ou au Tango Nuevo de Piazzola, pour beaucoup d'entre nous qui avons grandi à Montevideo ou à Buenos Aires dans les années 50 et 60, le tango a une connotation très différente. Il est associé aux souvenirs d'enfance de périodes heureuses et prospères et aux joyeuses réunions de famille où, enfants, nous aimions souvent simplement regarder tout le monde danser. Dans ce contexte, le tango véhicule une nostalgie particulière de cette époque et de ce lieu dans une société qui n'existe plus. C'était l'époque précédant l'effondrement économique des années 70 et les horreurs de la « Guerra Sucia » des dictatures militaires qui ont suivi. L'imagerie de ces événements est représentée dans la musique de Concierto en Tango.

Plutôt que de me limiter à ce style, j'ai également inclus des idiomes de styles de tango antérieurs, notamment le tango-habanera espagnol du XIXe siècle, le tango/maxixe brésilien et les premières milongas de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, dans lesquelles l'influence africaine était encore évidente dans ses syncopes et son rythme rapide. Cependant, le Concierto en Tango a une complexité rythmique qui dépasse toutes ces danses, et il représente mon abstraction de ces rythmes alors qu'ils fusionnent avec mon propre style personnel.

Le langage harmonique est conservateur. Il repose principalement sur des modes majeurs/mineurs et des harmonies d'accords de 7e ou de 9e, comme on les utilise dans le tango. J'ai volontairement essayé d'éviter un son « classique » et surtout le style romantique trop intense de nombreux concertos pour violoncelle, qui, combiné au mélodrame du tango, aurait donné lieu à une œuvre très sombre. Plusieurs passages humoristiques et légers ajoutent un côté joyeux au genre du tango, traditionnellement dépourvu de telles émotions positives.

La forme générale est ABA - rapide-lent-rapide. La section médiane lente présente les qualités cantabile et expressives traditionnelles du violoncelle tandis que les sections rapides extérieures exigent une précision rythmique extrême, un contrôle de l'archet et une justesse de l'intonation dans les registres les plus élevés de l'instrument. Certaines de ces sections rapides mettent les interprètes au défi avec des changements constants de signature temporelle. (Parfois, nous pouvons trouver près de cent mesures consécutives où chacune a une signature temporelle différente et irrégulière). Les mesures les plus utilisées sont 7/16 + 9/16 + 11/16 + 5/16. Certains de ces passages sont joués par un quintet de solistes comprenant le violoncelle, le violon, la contrebasse, le piano et les congas.