Par Ludwig van Beethoven / éd. Willard A. Palmer
Partition pour piano
Niveau : Intermédiaire avancé
Les Variations sur une mélodie suisse, K. WoO 64, de Ludwig van Beethoven ont été composées en 1790, alors que le compositeur n'avait pas plus de vingt ans.
Cette sélection, longtemps préférée des étudiants et des professeurs de piano, devient encore plus intéressante lorsque l'on connaît l'histoire qui se cache derrière l'œuvre. Pour comprendre exactement comment cette pièce doit être interprétée, la première question à laquelle il faut répondre est : « Variations sur quelle chanson suisse ? »
Le titre de la chanson est Dursli et Babeli, et la mélodie et les paroles peuvent être trouvées dans presque toutes les collections de vieux airs populaires suisses ou allemands de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle. Parmi les recueils les plus célèbres qui la contiennent figurent ceux de Reichardt, Herder et Müller. Ces sources datent d'une période comprise entre 1781 et 1789. Si certaines sources du XIXe siècle présentent le texte de cette chanson avec pas moins de onze couplets et avec quelques modifications des paroles par rapport aux strophes originales, on ne connaissait que sept couplets lorsque Beethoven écrivit ses variations, et la chanson était très populaire. On dit que Goethe aimait beaucoup cette chanson, qu'il décrit comme « une charmante histoire d'amour paysanne ». Le poète Herder a écrit : « La mélodie est légère et planante comme une alouette, et le dialecte fait bouger les paroles d'une manière qu'on peut difficilement apprécier lorsqu'on les lit simplement sur le papier. » L'aspect le plus amusant de cette œuvre est peut-être l'utilisation par Beethoven des notes staccato pour imiter le dialecte suisse-allemand. Cette pièce fournit un excellent exemple de l'utilisation par le compositeur de trois types de signes d'articulation, à savoir le coin qui indique un staccato normal (pas nécessairement accentué) ; le point qui est maintenu un peu plus longtemps et le point sous la liaison qui est maintenu encore plus longtemps. Ceux qui ont une connaissance même minime de la langue allemande remarqueront que le dialecte utilisé dans le poème a des caractéristiques de staccato.