Haendel, GF - Théodora, HWV 68

Outre le « Messie », « Théodora » est le seul oratorio de Haendel à avoir un thème chrétien. Contrairement au « Messie », « Théodora », composé en 1749 et créé en 1750 à Londres, repose sur une intrigue dramatique. L'action se déroule à Antioche à l'époque de l'empereur Dioclétien.

Les chrétiens refusent de participer au culte sacrificiel païen et préfèrent mourir en martyr. L'intrigue se concentre sur la vertueuse Théodora, que le gouverneur romain veut contraindre à devenir une victime sacrificielle païenne par la prostitution forcée. L'officier romain Didyme, amoureux de Théodora et converti au christianisme par son intermédiaire, la sauve du temple de Vénus, et tous deux sont alors condamnés au martyre par le gouverneur.

« Theodora » est considéré comme l'oratorio le plus tendre de Haendel. Les chœurs et les airs des chrétiens dégagent des couleurs atténuées, et les airs de Theodora se distinguent surtout par leur tempo modéré à lent et leur inflexion vocale perdue dans la rêverie. Les airs émouvants du gouverneur Valens et les chœurs des païens qui rendent hommage à leurs dieux Jupiter et Vénus forment un contraste dramatique avec ces derniers. Comme souvent, Haendel a emprunté du matériel musical à d'autres compositeurs, qu'il a transformé en airs et chœurs expressifs. Le chœur final de l'oratorio, qui ressemble par son expression à celui de la « Passion selon saint Matthieu » de Bach, est particulièrement évoqué dans la littérature. Haendel lui-même considérait que « Theodora » était son œuvre la plus importante.

La partition vocale est basée sur la BA 4085 (série I, vol. 29) de l'édition Halle Haendel, qui propose pour la première fois une version critique complète de la musique. L'appendice contient les versions des représentations de 1755 et 1759.